Ça se continue, 1676-1681

  1. Un, deux, trois autres enfants
  2. Il loue une ferme
  3. La famille continue à s’agrandir!
  4. Le recensement de 1681
  5. La vie autour

Un, deux, trois autres enfants

Ça se poursuit avec Ignace, né le 10 mars 1676 et baptisé à la Côte de Lauzon le 16 mars par Thomas Morel. Parrain Ignace Guiet (Guay), 18 ans, fils de Jean et marraine, Geneviève Surreau, âgée de 12 ans, la fille de Théodore Surreau.

1678, réjouissance et tristesse. Joie, le 14 mars, naissance du petit André. Baptisé à l’église Saint-Joseph de la pointe de Levy, par Thomas Morel, le 17. Le parrain est André Albert, la marraine Marguerite Amyot, l’épouse de Jean Joli. André Albert et Jean Joli vivent à l’est de Lauzon; on peut en déduire que Jacques et Marie-Anne sont peut-être installés dans ce coin là aussi (terre # 7). Tristesse. Moins de 15 jours plus tard, le 28 mars, André décède et est inhumé dans le cimetière de l’église de Saint-Joseph de la paroisse de Lévy par Henri De Bernières.

Onze mois plus tard, le 26 février 1679, c’est la naissance de Charles Louis, baptisé à l’église le 27 par Charles Amador Martin, prêtre missionnaire du séminaire de Québec. Étienne Landron et Louise Mars, fille de Simon Mars, marchand de la basse-ville de Québec sont les parrains et marraines. On voit donc que les liens se maintiennent avec la ville de Québec et les marchands. Simon Mars était un marchand qui fut de passage au Québec, de même que sa fille, âgée d’environ 4 ans au baptême (!!!) et qui est décédée à LaRochelle en 1698, trois ans après son mariage. Je soupçonne que Jacques continuait à négocier et vendre aux marchands de Québec. Marraine de convenance?

Il loue une ferme

Le 1er mai 1680, il signe un bail de trois ans avec le marchand Jean Jolly pour « une terre et une ferme size au lieu de ladite seigneurie de Lauson consistent en cinq arpents de front sur quarante de profondeur avec les ??? et dépendances avec aussi la maison, grange et étable… joignant d’un côté à Gabriel Sanson et de l’autre côté à Noël Pourvieu dit Lafortune ».

Selon L. Roy, Gabriel est sur la terre 5, Pourvieu sur la terre 8*, Jacques sur la terre 7, et Jolly sur la terre 8.

Une autre énigme à résoudre pour situer le tout exactement. Des différences entre les cartes levées en 1685 et les actes notariés

La famille continue à s’agrandir!

Octobre 1681, c’est l’arrivée de Marie Jeanne baptisée dans l’église de Lauzon. Le parrain, Jean Baptiste Joly, presque 6 ans, fils de Jean Joli (son voisin) et la marraine, Jeanne Landron, 7 ans, fille d’Étienne! On les choisit jeunes.

Le recensement de 1681

Un nouveau recensement est effectué en 1681. Dans l’ordre d’énumération, on trouve :

Louis Petereau (Betureau) 30; Catherine Challu, sa femme, 23; enfants: Elizabeth 6, Joseph, 5, Jean 1 1/2; 1 fusil, 4 bêtes à cornes; 7 arpents en valeur

Jacques Samson 34 ; Marie Metru, sa femme, 25 ; enfants : Jean 9, Marie 8, Ignace 5, Marguerite 2 ; Olive 17 servante, Jean 24 domestique; 1 fusil ; 9 bêtes à cornes ; 16 arpents en valeur.

Gabriel Samson 36 ; Françoise Durand, sa femme, 24 ; enfants : Pierre 11, Perrine 9, Jeanne 6, Jean 4, Marguerite 2 ; 1 fusil ; 6 bêtes à cornes ; 8 arpents en valeur.

Jean Guyet 60 ; Jeanne Mignon, sa femme, 48 ; enfants : Ignace 23, Louis 21, Jean 18, Jacques 17, Pierre 14, Charles 4 ; 1 fusil ; 9 bêtes à cornes : 30 arpents en valeur

Quelques points intéressants sur ce recensement:

  • On a comme enfant une Marguerite, âgée de 2 ans… mais pas de Charles Louis, qui lui aurait deux ans et dont on a perdu la trace. On retrouvera une Marguerite, fille de Jacques, qui se marie à Lauzon le 8 novembre 1700. Pour certains, elle serait la jumelle de Charles Louis qui lui serait décédé en bas âge[1]; pour d’autres,[2] elle serait née vers 1674, si on se fie à son âge sur son acte de décès, « environ 67 ans » en 1741 ou pour d’autres elle est née en 1684! Le 1 aout 1691, on retrouve une Marguerite Samson, âgée de 12 ans, dans les registres de l’Hôtel-Dieu, donc née en 1679. Mais c’est probablement sa cousine, née le 13 décembre 1679, donc âgée de 11 1/2! Elle y a fait cinq séjours entre 1691 et 1699, et y est décédée à 74 ans en 1754, célibataire et sans parenté autour d’elle. J’aime bien l’idée de la jumelle!
  • Les âges de Jacques et Anne-Marie semble confirmer les années de naissance.
  • 9 bêtes à corne, 16 arpents en valeurs et capables de faire vivre une servante et un domestique. Travaillant le Jacques.
  • Chaque famille possède au moins 1 fusil, car depuis quelques années, le Roy a exigé la formation de milice, dirigée à Lauzon par Guillaume Couture.
  • L’ordre des familles recensées semble les situer sur les terres à l’est de Lauzon. G. Albert, J Chauveau, L. Petereau. J. Samson, G. Samson, J. Guyet (Guay), E. Charest, C. Courtois.

Nous verrons plus loin, en parlant de Jacques Samson, que les deux frères occupaient des terres voisines, en 1681, si ce n’est plus tôt. Ne peut-on pas se demander si Gabriel n’habitait pas alors (comme locataire) la terre no. 4, d’André Albert, qui était peut-être malade, puisqu’il décéda en 1684.[3]

Nous avons vu que Jacques Samson occupait la terre (no.7) des Hospitalières, en 1681, si ce n’est même beaucoup plus tôt.[4]

  • La famille ayant le plus d’enfants est celle de Michel Lemée et Marie Odenville, de la seigneurie de Lotbinière, qui ont 14 enfants, en vie, âgées de 1 ½ à 21 ans, Michel a 50 ans et Marie 34. Les enfants : 21, 18, 16, 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 4 et 1,5 ans. Elle a eu son premier enfant à 13 ans! 
  • Dans ls seigneurie de Lauzon, des 51 familles recensées, c’est celle de Jean Dumets et Jeanne Voidy qui remporte la palme avec 11 enfants, des nomades qui ont vécus à Montréal, Sillery et finalement Pointe de Lévy!

La vie autour

Lauzon continue à grandir. On est rendu à 48 familles, environ 270 habitants. La tannerie, fondé par Bissot en 1668, emploie une dizaine de personnes; le gendre de Bissot a sous-contracté des cordonniers et achète presque tout le cuir de son beau-père, mettant hors compétition les cordonniers de Québec. Les habitants des campagnes, incluant Lauzon, approvisionnent le marché de Québec; d’autres y vendent de grandes quantités de bois de chauffage. On peut imaginer que Jacques fait partie de ceux-ci.

La ville de Québec offrait déjà un excellent marché pour toutes les campagnes environnantes qui apportaient le bois, le blé, les légumes, les herbages, les volailles, le beurre, les œufs, le lait et toutes les denrées nécessaires à la vie. Ces produits de la ferme se vendaient fort cher…

Un règlement du 11 mai 1676 avait fixé deux jours de marché pour la ville de Québec, le mardi et le vendredi. Ces jours-là, les hommes et les femmes apportaient leurs denrées. Les uns les étalaient sur la grève ou les vendait dans leur canot, les autres se tenaient sur la place à la porte de l’église de la basse-ville. Alors comme aujourd’hui la scène était parfois animée. Chacun débattait ses prix et il s’en suivait des disputes assez bruyantes…

Les habitants de Lauzon apportaient aussi à Québec une grande quantité de poisson. Ils étalaient ces poissons sur la place « devant la clôture de la maison de M. Macart ». L’anguille par exception pouvait se vendre sur la grève[5]


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[1] (Roy J. , Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 1, 1897, p. 405)

[2] Tanguay et base de données PRDH

[3] (Roy L. , 1984, p. 402)

[4] (Roy L. , 1984, p. 405)

[5] (Roy J. , Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 1, 1897, p. 380)