On déménage
Marie-Anne était installée dans la basse-ville de Québec depuis le 1er septembre 1700. Le 14 octobre, elle officialisait son bail devant le notaire Chamballon :

Laquelle de son bon gré a baillé et délaissé à titre de loyer pour huit années entières et consécutives qui ont commencé au premier septembre dernier et ??? continuent jusqu’en fin d’icelle… une maison dépendant du défunt sieur Loignon derrière la maison du seigneur de L’Épinay y joignant et à celle du seigneur Gourdau et faisant face sur le quai du cul-de-sac… (pour) la somme de cent livres pour chaque année payable par quart de quartier en quartier…[1]
En avril 1707, Étienne déménage avec sa mère et ses trois frères dans une petite maison sur la rue Sous le fort. Marie-Anne se mariera avec Claude Phillippeaux en 1710, lui aussi habitant cette rue, et, qui décèdera en 1713. Le recensement de la ville de Québec de 1716 confirme qu’ils sont restés sur la rue Sous le fort, qui me semble une rue bien animée, si on en juge par les voisins : des marchands, deux aubergistes, deux chirurgiens, un tonnelier, un forgeron, un armurier, un perruquier, un cordonnier, un tailleur, un notaire, des navigateurs…
433 Laurent Normandin, dit Sauvage, aubergiste, 48 ans
434 Jacques David, marchand, 28 ans
435 Louis Prat, marchand et capitaine de port, 50 ans
436 Aimé Aubert, veuve Beaudoin, 60 ans
437 Gervais Beaudouin, Chirurgien, 30 ans
438 Marie-Anne Métru, veuve Phillippeaux, 60 ans
Enfants du 1er lit:
Étienne Samson, 28 ans
Jean, 21 ans
Joseph, 19 ans
Louis, 17ans
439 Joseph Gaulin, navigateur, 40 ans
440 Alexandre Rivet du Souchet, capitaine des gardes de la ferme du Roy, 31 ans
441 M Jean François Martin Delino, procureur du Roy, 30 ans
442 Jean Cognet, huissier au conseil, 40 ans
443 Louis Gunière, aubergiste, 35 ans
444 François Rageot, notaire, 35 ans[2]
C’est donc dans ce quartier de la basse ville qu’Étienne a vécu son adolescence. Qu’a-t-il fait, où a-t-il travaillé, on ne le sait pas. Il a certainement eu le temps d’aller prendre une bière dans une des deux auberges!

La vie autour…
Les Français étendent leur emprise et leurs démêlés avec les Anglais.
Ils effectuent la prise de Saint-Jean, Terre-Neuve en 1709.
Les Britanniques, en retour, veulent envahir la Nouvelle-France en 1711, mais n’y réussissent pas. La flotte commandée par Hovenden Walker se brise sur les récifs d’Anticosti le 23 aout; le général Nicholson, qui s’apprêtait à remonter le lac Champlain, apprend la nouvelle à la mi-septembre et décide de rebrousser chemin.
À son apogée, en 1712, la Nouvelle-France s’étend de Terre-Neuve aux pieds des montagnes Rocheuses et de la baie d’Hudson au golfe du Mexique. Cependant la colonie ne compte qu’environ 12 000 âmes, alors que les colonies britanniques de la côte Est sont peuplées par presque 1 million de personnes![3]
En 1713, c’est la fin de la guerre de Succession d’Espagne, la fin des hostilités entre les Anglais et le Français, et c’est la signature du Traité d’Utrecht. L’Acadie française est cédée aux Britanniques, sauf l’Île-du-Cap-Breton et l’Île du prince Edouard; de même que le territoire de la baie d’Hudson et Terre-Neuve, sauf un droit de pêche sur le « french shore », droit qui sera abandonné par la France en 1904.

1715, c’est le décès de Louis XIV, le protecteur de la Nouvelle-France. La colonie est placée sous l’autorité du Conseil de la Marine.
[1] BANQ Greffe Chamballon, 14 octobre 1700
[2] (Beaudet, 1887, p. 54)
[3] Chronologie de l’histoire du Québec (1663 à 1759) — Wikipédia (wikipedia.org)
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