- Naissance
- 1735 décès du sieur Charest
- Des projets d’infrastructure!
- On rénove l’église
- 1756, deux mariages
- Étienne et Joseph Samson deviennent propriétaires
Naissance
Joseph Marie voit le jourle 8 mai 1725, le cinquième de la famille. Dans l’ordre, une sœur, un frère, deux sœurs, 6,5,3,2 ans. Louise, Étienne, Marie-Catherine, Marie-Charlotte… et lui.

Aujourd’hui neuvième mai de l’année mil sept cent vingt cinq par moi prêtre soussigné curé de Saint Joseph a été baptisé Joseph Marie né d’hier fils d’Étienne Samson et de Marie Angélique Guay son épouse légitime. Le parrain a été Joseph Charest et la marraine Mademoiselle Thérèse Charest lesquels ont déclaré ne savoir signer de ce requis suivant l’ordonnance. Joseph Larue prêtre.
Comme on l’a vu plus haut, le dénombrement de 1723 nous procure des informations intéressantes sur Étienne, le père. « On note qu’il est installé entre les terres de Jean Bourassa (terre #6) et Jean Joly (terre #8). Il possède maison, grange et étable et a environ trente arpents de terre labourable. Il ne possède pas de pêche sur le fleuve. » Joseph Marie a probablement vécu sur cette terre jusqu’à son mariage.
Qui étaient ses voisins, avec qui jouait-il? En partant des limites de la seigneurie, à l’est, soit du chemin Lallemand aujourd’hui, on avait :
| Dénombrement 1723 | 1738, selon JE Roy[1] |
| Michel Lecours, terre #1 | … Charles Carrier Charles Brûlot Eustache Samson |
| Louis Guay, terre #2 | Louis Guay |
| Jean Guay, terre #3 | Jean Guay |
| Perrine Samson, veuve d’Ignace Guay, terre #4 | Les héritiers Ignace Guay |
| Élizabeth Hallé, veuve de Guillaume Albert, terre # 5 | La veuve Joseph Guay Charles Guay |
| Jean Bourassa, terre #6 | Jean Bourassa |
| Étienne Samson, terre #7 | Étienne Samson |
| Jean Joly, terre #8 | Le domaine du Sieur Charest Étienne Bégin |
| Michel Guay, terre #9 | Michel Guay |
| Joseph Couture, terre #10 | Jean Couture La veuve de Joseph Couture |
| L’Église | L’Église |
| Geneviève Charest, terre #11 | Les Héritiers Charest |
| Étienne Charest, terre #12 | Les Héritiers Charest |
Comme on peut le voir, les terres commencent à se diviser, à se morceler.
Il est certainement aussi allé à Québec quelques fois. Sa grand-mère Marie-Anne Métru y a vécu jusqu’à son décès en 1731, Joseph était alors âgé de presque 6 ans.
Un recensement de la ville de Québec en 1744 nous indique qu’un de ses oncles, Jean, vivait sur la rue St-Pierre, avec son épouse Élisabeth Lecours et ses six enfants. Joseph avait 19 ans, ses cousins et cousines à peu près le même âge : Jean, 24, Elisabeth 23, Louise 20, Geneviève 18, Ignace 12, François 9.
1735 décès du sieur Charest
Étienne Charest a été le 6e seigneur de Lauzon de 1714 à 1734. Il avait établi sa fortune sur des maisons de commerce, des industries et des biens-fonds très lucratifs et était un des plus riches propriétaires de la colonie. Il était devenu seigneur de Lauzon en ayant acheté celle-ci de la veuve du précédent seigneur, Georges Régnard Duplessis pour la somme de 40,000 livres. Celui-ci l’avait acheté 15 ans auparavant pour 5,500 livres… tout un rendement!
Il était très présent dans la vie de la seigneurie et a été témoin à plusieurs mariages et parrain lors de plusieurs baptêmes chez les Samson.
« Lors de son décès, le 11 mai 1734, Étienne et son frère cadet Joseph Dufy Charest étaient trop jeunes pour prendre la succession et l’administration de la seigneurie de Lauson ; Jacques Charly Saint-Ange, leur beau-frère, s’en empara. Craignant un abus de pouvoir de la part de ce dernier, Pierre Trottier Desauniers, tuteur et curateur des héritiers, leur fit émettre des lettres d’émancipation en 1737.
Les jeunes seigneurs nommèrent dès 1738 un juge bailli, Jean de Latour, notaire royal à Québec, pour la seigneurie demeurée sans justice seigneuriale depuis 1712. La même année, Étienne fit émettre une ordonnance commettant l’arpenteur Ignace Lafleur, dit Plamondon, pour fixer des bornes entre les seigneuries de Beaurivage, de Lauson et de Tilly. Un recensement de 1739 dénombrait 1237 âmes dans la seigneurie, soit une augmentation de 806 personnes en 33 ans. »[2]
Graduellement, Étienne et Joseph Charest vendront des terres de la seigneurie.
Des projets d’infrastructure!
On redresse le chemin
Le chemin qui longe la rive était couvert de précipices, selon plusieurs habitants de la Rivière du Sud, de Berthier, de La Durantaye, ce qui le rendait dangereux.
En 1738, le sieur Charest entreprit de redresser le chemin depuis chez les Lambert (aujourd’hui aux environs de l’usine de filtration de Saint-Romuald) en allant vers l’est sur environ 3 lieues (12 km), jusqu’aux limites de Lauzon. Le grand voyer « Lanouillier traça le nouveau chemin sur une longueur d’environ 3 lieues en présence des principaux habitants de la côte: le sieur Charest fils aîné, seigneur de Lauzon, le sieur Lambert, capitaine de milice, Michel Lemieux, Charles Carrier, Étienne Samson, Laurent Poiré, Charles Genet, Louis Fagot, Ignace Carrier, Ignace Guay. »[3]
C’est ce chemin, le Chemin du Roy, qui avec le temps deviendra la rue Saint-Joseph et la rue commerciale.
On rénove l’église
Entre 1739 et 1750, on investit plus de 3 000 livres pour divers travaux : réparation au clocher, achat de tabernacle nouveau, couverture complète de l’église en bardeaux de cèdre, restauration du rond-point, construction d’un jubé et d’une balustrade, achat de chandeliers et statues, sculpture de retable, agrandissement du cimetière, réparation de la croix qui se trouvait devant l’église, confection de bancs.
En 1752, les marguilliers, dont Étienne Samson, décident de refaire les anciens bancs, de rétablir le jubé en pratiquant un escalier et y ajouter des bancs.
On devait manquer de place pour les paroissiens!
1756, deux mariages
On est en 1756, Joseph-Marie a 33 ans et n’est toujours pas marié.
Son plus jeune frère Ignace s’est marié il y a 5 ans avec une Bégin (Véronique); son grand frère Étienne, lui, vient de se marier le 1er mars 1756 avec la sœur de Véronique, Marguerite.
Suzanne, elle, s’est mariée en 1751, la même année qu’Ignace, avec Jean Guay, le fils de Jean.
Joseph-Marie, lui, est fiancé avec Marguerite Guay, sa belle-sœur, la fille de Jean Guay, qui vit sur la terre #3. Elle est aussi la fille de Perrine Samson, sa cousine, fille de Gabriel. Les deux lignées sont réunies! Elle est 10 ans plus jeune que Joseph.
Aujourd’hui cinquième de juin de l’année 1735 par moi prêtre soussigné curé de Saint Joseph a été baptisée Marguerite Joseph née le trente-et-unième de mai dernier fille de Jean Guay et de Marie Carié son épouse légitime. Le parrain a été monsieur Jean Joseph Barbil négociant et la marraine Marguerite Guay tante de l’enfant lesquels ont signé avec nous aussi bien que le père (signatures) JB Barbil Marguerite Guay Jean Guay J. Larue prêtre.

Ils se marieront à Lauzon le mercredi 24 novembre 1756. Lui, 31 ans, elle 21 ans.

Le vingt-quatre novembre mil sept cent cinquante six après la publication d’un ban de mariage… et vue la dispense de parenté et de deux bans de mariage accordé par monseigneur… leur avons donnée la bénédiction nuptiale suivant la forme prescrite par notre mère la sainte église… Charles Youville Dufrost
Étienne et Joseph Samson deviennent propriétaires
On est en 1758. Étienne et Joseph sont mariés depuis maintenant deux ans, ont chacun un enfant et Étienne attend son deuxième.
Où vivent-ils depuis leurs mariages? On ne sait.
Le 31 aout 1758, devant le notaire Panet, Etienne et Joseph Charest, les fils du seigneur de Lauzon vendent à Etienne et Joseph Samson une terre qu’ils se sépareront à deux.
Le contrat notarié est difficile à lire, mais ce serait une terre de 7 arpents de large sur quarante de profond, bornée à la terre de Francois Bourassa. Cette terre est celle du sieur Charest qui débute à l’ouest de l’église de Lauzon et s’étend vers l’ouest sur environ 1340 pieds. Aujourd’hui elle couvrirait tout le terrain à partir de l’église jusqu’à l’entrée qui mène à l’ancienne école Sainte-Anne et irait du fleuve jusqu’au chemin des forts, l’ancien premier rang.

Joseph aura la partie ouest, qui débute environ à mi-chemin entre les actuelles rues Couillard et Charland.
JE Roy écrit:
Le 31 août 1758, Étienne et Joseph Charest vendaient à Joseph Samson la terre dont leur tante Geneviève s’était réservé l’usufruit, sa vie durant, à l’exception cependant de la partie où s’élevait l’église et la chapelle Notre-Dame de Pitié. C’était la terre paternelle, celle-là même que Bissot avait concédée en 1647. Elle était alors bornée du côté nord-est à François Bourassa, représentant Joseph Couture, et au nord-ouest aux héritiers Robert Chartier.
Le 19 mars 1765, Jacques Charly, bourgeois de Québec, cédait à Étienne et Joseph Samson un arpent de front sur 40 de profondeur enclavé dans la terre acquise des Charest en 1758. Le terrain au bas du coteau depuis le presbytère à aller au chemin d’Arlaka, près du fourneau à chaux, devait demeurer à la cure pour son utilité.[4]
Début 1759, Étienne et Joseph ont donné un contrat d’équarrissage de bois à François Morin, pour pouvoir construire maisons et bâtiments. On voit que les deux frères partagent vraiment les travaux pour leur installation sur ces terres.
[1] (Roy J. , Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 2, 1898, p. 149)
[2] http://www.biographi.ca/fr/bio/charest_etienne_4F.html
[3] (Roy J. , Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 2, 1898, p. 144)
[4] (Roy J. , Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 2, 1898, p. 257)
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