- Sa naissance
- 1845, Québec en feu, deux fois!
- 1845, le mariage
- Le curé Déziel
- La famille
- Collège et Couvent de Lauzon[5]
Sa naissance

Le neuf octobre mil huit cens vingt trois par nous prêtre sous signé a été baptisé jean baptiste né ce jour du légitime mariage de jean baptiste Samson cultivateur de cette paroisse et d’Euphrosine Bégin son épouse. Le parrain a été Étienne Bégin et la marraine Élizabeth Roi qui ont déclaré ne savoir signer…
Il vit son enfance sur la terre à Lauzon avec ses parents, ses frères et sa soeur.
Il aide sûrement aux travaux de la ferme, probablement à l’auberge opérée par son père (si j’ai bien fait mes recherches!). En 1845, il exerce le métier d’aubergiste.
1845, Québec en feu, deux fois!
Deux incendies majeurs ont détruit une bonne partie de la ville de Québec en mai et juin 1845. Les flammes ont certainement été vues de Lauzon ; en juin, le feu est survenu de nuit et les lueurs étaient visibles jusqu’au lac Saint-Pierre!
On voit ici le feu de juin, avec au premier plan les ruines du feu du mois de mai.

Le 28 mai, vers 11 h, un feu se déclare dans la tannerie Osborne L. Richardson, située sur la rue Arago. Le feu débuta près d’un fourneau, embrasa des écorces, gagna des barriques d’huile et, finalement, c’est toute la tannerie qui s’enflamme. Les premiers secours et pompiers arrivent, mais les vents violents poussent les tisons propageant le feu dans tout le quartier St-Roch.
Plus de 1630 résidences détruites, 3000 boutiques et hangars, 50 morts, 12 000 personnes qui perdent leur logis![1]
Un mois plus tard, le 28 juin 1845, un nouvel incendie se déclare, cette fois dans la haute-ville, dans les faubourgs Saint-Jean et Saint-Louis (aujourd’hui faubourg Saint-Jean-Baptiste et colline Parlementaire). Le feu débute vers 23 h dans le hangar d’une maison de la rue d’Aiguillon. Deux églises, trois écoles et 1 300 résidences sont détruites.[2]
Voici comment on décrivait le feu du mois de mai dans le journal « Le Castor[3] » du 30 mai 1845 :
Affreuse Conflagration.
Jamais tâche plus pénible que celle qu’il nous faut accomplir aujourd’hui n’échoit au journaliste. Des souffrances inouïes, la misère la plus effrayante, ont remplacé pour des milliers de nos frères et en quelques heures seulement le bonheur, l’aisance, la tranquillité dont ils jouissaient et que tous avaient acquis par des années de travail, et d’économie. Il nous faut essayer d’en faire le tableau, non pour les citoyens de notre ville qui l’ont eu sous les yeux, mais pour le répandre au loin et exciter les sympathies de ceux qui ne sauraient soupçonner l’étendue de la détresse qui vient d’atteindre une population active, industrieuse et douée des plus belles vertus.
Mercredi vers midi, le feu se déclara dans la grande tannerie de Mr. Richardson, au pied du coteau Sainte-Geneviève. On l’attribue au fourneau d’une machine à vapeur employée à moudre le tan. Le feu prit aux écorces et de là gagna des barriques d’huile qui se trouvaient auprès, puis se communiqua rapidement aux autres parties de la tannerie avant que l’alarme ait attiré sur les lieux les compagnies de pompiers ou des secours capables d’arrêter là les ravages de l’élément destructeur ; d’ailleurs tout alors semblait concourir à rendre inutiles tous les efforts humains ; un vent violent poussait les flammes vers St. Roch et une atmosphère brûlante favorisait leur progrès.

Mercredi vers midi, le feu se déclara dans la grande tannerie de Mr. Richardson, au pied du coteau Sainte-Geneviève. On l’attribue au fourneau d’une machine à vapeur employée à moudre le tan. Le feu prit aux écorces et de là gagna des barriques d’huile qui se trouvaient auprès, puis se communiqua rapidement aux autres parties de la tannerie avant que l’alarme ait attiré sur les lieux les compagnies de pompiers ou des secours capables d’arrêter là les ravages de l’élément destructeur ; d’ailleurs tout alors semblait concourir à rendre inutiles tous les efforts humains ; un vent violent poussait les flammes vers St. Roch et une atmosphère brûlante favorisait leur progrès.
En quelques minutes, le feu avait détruit tous les bâtiments de Mr, Richardson, sa demeure, la tannerie appartenant à Madame Veuve Lemieux, sept ou huit autres maisons en face dans la rue St Vallier. Là, de grands efforts furent faits et avec succès, grâce au dévouement des pompiers qui se trouvaient à ce poste pour empêcher le feu de rétrograder vers l’extrémité du faubourg St. Victor ; mais tandis que toute l’énergie des travailleurs s’épuise à garantir ce quartier, l’un découvre que des chardons enflammés transportés par le vent et qu’on n’aperçoit point à cause du soleil qui brille en ce moment, ont mis le feu à une maison de la rue de l’église, et presque en même temps dans le chantier à navires de Mr. Munn, c’est-à-dire à une distance de plus de 3 000 pieds ; il est alors évident que tout St. Roch est voué à la destruction ; des efforts sont faits encore pour arrêter le feu, mais les bras, l’eau manquent, chacun pense à son propre salut et au milieu de cette scène, il est impossible de sauver les effets mêmes les plus faciles à transporter. Les malheureux habitants du quartier immédiatement attaqué ne peuvent croire que tout sera détruit, ils transportent leurs meubles, leur linge, etc., dans les rues voisines qui doivent bientôt à leur tour être réduites en cendres.
1845, le mariage
Mai, juin, les feux. Juillet, le mariage.
Jean-Baptiste se marie le 8 juillet 1845 avec Henriette Lagueux, sa cousine au 3e degré. On se tient en famille! Il a 22 ans, elle en a 23.


Le huit juillet mil huit cent quarante-cinq, après la publication d’un ban de mariage faite au prône de notre église paroissiale entre Jean Baptiste Samson, aubergiste, résidant en cette paroisse, fils majeur de Jean-Baptiste Samson et de Euphrosine Bégin ses pères de cette paroisse d’une part, et Henriette Lagueux résidente en cette paroisse, fille majeure de Joseph Lagueux, cultivateur et Angèle Samson, ses père et mère aussi de cette paroisse, d’autre part, ne s’étant découvert à ce mariage d’autres empêchements que celui du troisième degré de consanguinité d’un côté et du quatrième de l’autre dont les parties ont obtenu dispense ainsi que de deux autres bans de publication par lettre de monseigneur l’évêque de… en date du quatre du présent, nous prêtre soussigné de cette paroisse avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Jean-Baptiste Samson père de l’époux, de Joseph Lagueux, père de l’épouse et d’autres personnes et amis dans ??? lesquels ont signé, les autres ont déclarés ne le savoir.

Le mariage a été célébré par le curé Déziel.
Le curé Déziel
Le curé Déziel avait été nommé curé de Lauzon deux ans auparavant, en 1843.
La paroisse est très grande et les paroissiens émettent plusieurs réclamations relatives à la construction d’une nouvelle église et une polémique sur son emplacement fait surface. La division de la paroisse est également évoquée. En 1850 et 1851, Déziel dirige la construction de la nouvelle église, baptisée Notre-Dame-de-la-Victoire. Le prêtre quitte la cure de Saint-Joseph pour occuper la nouvelle église et devenir le curé de la nouvelle paroisse, à l’origine de la ville de Lévis.
Déziel est considéré comme le premier grand bâtisseur et le fondateur de la ville de Lévis… il fait bâtir le collège de Lévis…, un couvent et un hospice… dirigés par les Soeurs de la Charité de Québec…, un hospice-orphelinat, dirigé par la même congrégation… l’Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance.[4]

La famille
Un premier enfant arrive le 28 mai 1846, un garçon dont le nom commence à signifier quelque chose pour certains d’entre nous, OCTAVE, notre arrière-grand-père. On suivra son histoire dans le prochain chapitre!
Deuxième ou pas! Pas d’acte de baptême pour Joseph, mais un acte de mariage, le 5 novembre 1867 avec Mathilde Guay. Il est le fils, mineur, de Jean-Baptiste, marchand et Henriette Lagueux, elle aussi fille mineure de Ferdinand Guay et Marie Angélique Therrien. Aucun baptême trouvé pour des enfants ou sépulture! Bizarre…
Vient ensuite un deuxième gars, un autre prénommé Jean-Baptiste. Né et baptisé le 3 janvier 1848.
Une fille, Marie Joséphine, née le 5 décembre 1851 et baptisée le lendemain. Elle s’est mariée, en 1867, avec Félix Guay, et ils s’installent à Bienville. Au recensement de 1881, ils ont 5 enfants. En 1888, veuve depuis quatre ans, elle se mariera avec Elzéar Lecours, lui-même veuf de Philomème Brulotte, qu’il avait épousé douze ans auparavant.
Et finalement, une fille, Henriette De Lima Samson, née le 17 juillet 1855 et baptisée le lendemain à Lauzon. Qui deviendra Delvina si je suis bien! Et Jean-Baptiste signe.

Collège et Couvent de Lauzon[5]
La population augmente, les enfants vont de plus en plus à l’école.
Selon Georges-Étienne Proulx, il y a une école de garçons qui aurait été construite en 1850, sur le site de l’actuel collège de Lauzon, derrière l’église. Cette école est dirigée par des laïques. Le bâtiment mesurait 60 pieds sur 36 et comprenait un rez-de-chaussée et le premier étage de la section centrale actuelle.


En 1855, on finalise la construction du couvent de Lauzon, un établissement dédié à l’éducation des jeunes filles. Neuf religieuses, Sœurs de Jésus-Marie, arrivent de Fourvière, près de Lyon, pour mener à bien cette tâche. Dès janvier 1856, on ouvre un pensionnat et un externat. La portion originale correspond à la partie ouest. Vers 1857, le couvent subit quelques agrandissements, deux nouvelles sections qui s’ajoutent vers l’est. À ce moment-là, le couvent comprend deux étages. Vers 1890, le couvent subira d’autres changements, ceux-ci changeant le style architectural de l’édifice. On ajoutera un étage pour contrer le manque d’espace, le toit devient un toit de style mansardé pointu à quatre versants.
En 1873, un nouveau curé arrive, et aimerait bien que le collège des garçons soit dirigé, comme le couvent, par une communauté religieuse. On voulait y former jusqu’à 250 écoliers. On entreprend l’agrandissement des locaux actuels et la construction de nouvelles sections ; on y ajoutera un pensionnat qui, en 1885, accueillera 35 garçons. Ce sont les Frères des Écoles Chrétiennes qui en assureront la gestion. L’abbé Proulx décrit ainsi l’École Saint-Joseph. : « Imposant ensemble institutionnel composé de plusieurs ailes érigées entre 1850 et 1975. La partie la plus ancienne a été rehaussée d’une toiture mansardée et d’une tour de type Second Empire en 1885. »
[1] https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=23285&type=pge#
[2] Incendies de 1845 à Québec — Wikipédia (wikipedia.org)
[3] Le Castor, 30 mai 1845, page 2 https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/3638600
[4] https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=8156&type=pge
[5] Histoiredelevis.wordpress.com et Georges-Étienne Proulx, « Le Vieux-Lauzon, plus de 300 ans d’histoire », La Seigneurie de Lauzon no 53, Printemps 1994.
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