Notre quatrième génération dans la Province of Quebec !
Un autre Joseph, un autre Joseph-Marie, fils de Joseph-Marie, la quatrième génération de Samson en Nouvelle-France… ou plutôt dans la Province of Quebec !
Joseph-Marie et Françoise Roy se marient en 1792; ils auront cinq enfants dont Jean-Baptiste qui poursuit notre lignée.
Il y a peu de choses à dire sur eux. Ils ont vécu sur la terre familiale et Joseph-Marie a été cultivateur toute sa vie.
Il est décédé en1819, à l’âge de 53 ans et Françoise, 15 ans plus tard, en 1834 à l’âge de 63 ans.
Politiquement, on assiste à la création du Haut et du Bas Canada et on commence à découvrir les « canadiens » au parlement, eux qui revendiquent une place pour la langue française!
Pour lire la suite…
- Naissance de Joseph-Marie
- La vie à Lauzon et au Québec à cette période ?
- Un parlement au Bas-Canada
- Débat sur les langues
- La place des « canadiens »
- Quelques faits amusants
- Famille Joseph-Marie et Françoise Roy
Naissance de Joseph-Marie

Le vingt trois avril mil sept cent soixante et six, par moi curé de Saint-Joseph soussigné a été baptisé Joseph Marie né le jour précédent, fils de Joseph Samson et de Marguerite Guay, son épouse légitime le parrain a été jean baptiste bourassa la marraine angélique samson qui ont déclaré ne savoir signer. Ch. youville Dufort, prêtre
Il passe son enfance sur la terre à Lauzon, dans la maison principale sur le chemin du roi, aujourd’hui la rue Saint-Joseph, dans le coin où est située notre maison familiale.
Le 17 avril 1792, comme on l’a vu précédemment, ses parents Joseph et Marguerite lui lèguent la moitié ouest de cette terre, 1 ½ arpents par 40 arpents, ou environ 280 pieds sur 7 700 pieds. On se rappellera qu’une terre de 7 arpents par 40 avait été achetée en 1758 par Joseph et Étienne, séparée en deux entre eux et maintenant, 34 ans plus tard, cette moitié appartenant à Joseph est encore scindée en deux. Et il hérite de la chapelle ! L’autre moitié ira à Amable.
Cette même journée, Joseph et Marie-Françoise Roy, une fille née à Saint-Vallier, font promesse de mariage. Ils font rédiger leur contrat devant le notaire Alexandre Dumas. Et il y a du monde pour assister à cet événement : son père, sa mère, François son frère, Ignace Samson, son oncle, François Samson, son cousin germain et Pierre Lagueux, son beau-frère. Françoise, elle, est accompagnée par son père, sa mère et Joseph Lemieux, son beau-frère ! Il devait avoir un grand bureau, cet Alexandre !
Les dits futurs époux auront la faculté de rester 4 années à compter du jour de leur mariage, avec et dans la maison des père et mère du futur époux, et travailleront de leur force et sous la direction de leur dit père et mère, beau père et belle mère, par lesquels ils seront nourris et honnêtement entretenu ainsi que leurs enfants s’ils en ont ; et après les dépenses et entretien de la maisonnée des dits ??? Joseph Samson père et de sa dite épouse ; ce qui se trouvera annuellement en profit ??? Samson père et sa dite épouse les partageront entre ceux de leurs enfants qui auront coopéré ??? et profit de leur travail.[1]
Ils se marient le 31 juillet 1792. Joseph a 26 ans, Françoise, bientôt 22. Et encore là, bien du monde au mariage qui ont voulu avoir son nom inscrit dans le registre paroissial. À vous de déchiffrer qui ! Seul deux semblent avoir signé, Françoise et Ch…

(Pour ceux qui n’ont pu déchiffrer l’entrée officielle dans le registre de la paroisse, le site de généalogie PRDH indique qu’il y a présents, selon le registre, les pères et mères, pour Joseph, ses frères François et Louis Gaspard, son oncle Ignace, pour Françoise, ses frères Baptiste et Abraham).
Ils auront cinq enfants, quatre se marieront et un décédera à trois mois.
- Françoise, née en mai 1793… dix mois après le mariage ! Elle-même se mariera avec Charles Bégin en 1814 et ils auront 12 enfants, dont des jumeaux mort-nés en juin 1819, un autre mort-né en aout 1833 et un dernier qui décédera à l’âge de 15 mois.
- Joseph, né en janvier 1795, marié avec Marie-Angèle Lecours, en juillet 1819. Ils auront six enfants, dont une dénommée Marcelline, une autre Scholastique et un qu’on appellera Bazilide !
- Jean Baptiste, né le 4 avril 1797… mais lui on le garde pour plus tard, c’est le grand-père d’Octave qui lui est notre arrière-grand-père !
- Un autre Jean-Baptiste (bizarre, mais les deux actes de baptême indiquent réellement Jean-Baptiste !) né en décembre 1803 qui décédera en mars 1804, à l’âge de trois mois.
- Pierre, né le 13 novembre 1805. Il se mariera avec Geneviève Larrivée en 1827 et ils auront six enfants, Olive, Caroline, Flavie, Pierre, Catherine et Casimir.
Il décède le 25 novembre 1819 à l’âge de 53 ans, de mort subite[2]. Jean-Baptiste, 22 ans et Pierre, 14 ans, ne sont pas encore mariés et vivront probablement avec leur mère sur la terre familiale.
Il sera inhumé dans l’église la paroisse quatre jours plus tard, le 29. Joseph semble avoir été cultivateur toute sa vie. En 1803, sur l’acte de baptême de Jean-Baptiste, on indique qu’il est cultivateur et à son décès, on mentionne qu’il est cultivateur !
Françoise décédera 15 ans plus tard, le 15 mai 1834, à l’âge de 63 ans. Elle sera inhumée dans le cimetière de la paroisse.
Est-ce seulement la façon de rédiger les actes d’inhumation, ou lui a été inhumé dans l’église et elle dans le cimetière ?
La vie à Lauzon et au Québec à cette période ?
Joseph et Françoise vivront une période « politique » qui, avec le recul, nous apparait assez mouvementée : adoption de l’Acte de Québec en 1774, déclaration d’indépendance des États-Unis en 1776, début de la Révolution française en 1789 avec la prise de la Bastille, création du Haut et du Bas-Canada en 1791, première élection parlementaire en 1792, vente de la Louisiane aux États-Unis d’Amérique par Napoléon Bonaparte en 1803…[3]
Avec la reconnaissance de l’indépendance des États-Unis par la Grande-Bretagne en 1783, on assiste à l’arrivée des loyalistes au Québec, principalement au sud ; la France aussi, par le traité de Versailles, reconnait cette indépendance, une grande perte pour les « Français » du Canada qui se sentent abandonnés une fois de plus par la mère patrie !
En 1784, la population de la province de Québec est de plus de 113 000 personnes.
Un parlement au Bas-Canada
Avec la création du Haut et du Bas-Canada, en 1791, se met en place un système parlementaire, incluant des élections. Le lieutenant-gouverneur établit 27 circonscriptions électorales qui éliront 50 députés. Tous les propriétaires, presque sans exception, sans distinction de sexe, auront droit de vote.
Joseph est allé voter (j’espère !) pour les premières élections, tenues entre le 11 et le 27 juin 1792, dans le comté de Dorchester. Ce nouveau comté couvrait la largeur de la Seigneurie de Lauzon, du fleuve, jusqu’à la frontière.

Ce fut au mois de juin 1792 que les électeurs du nouveau comté de Dorchester furent appelés à choisir leurs deux représentants. Deux candidats briguèrent les suffrages : Gabriel Elézar Taschereau et Louis de Salaberry. Ils furent tous deux élus par acclamation. M. de Salaberry, ayant été choisi en même temps, par les électeurs du comté de Québec, il opta pour le comté de Dorchester.[4]
… Donc, il n’a pas voté !!!
Débat sur les langues
La première séance du Parlement s’est ouverte le 17 décembre… et un mois plus tard, on avait un premier débat sur… les langues !
Dès la première séance de la première législature du Bas-Canada, le 17 décembre 1792, un débat s’engage sur la langue d’usage au parlement. Après le choix d’un francophone comme premier orateur, la question de la langue d’usage se pose : français, anglais ou les deux ? Si certains favorisent l’unilinguisme, c’est finalement le double usage qui obtient la faveur de la Chambre d’assemblée. Cette motion est ensuite entérinée par le gouverneur, à la condition que les lois soient adoptées en anglais. La question sera définitivement tranchée par décret royal, en septembre 1793, l’anglais est la seule langue officielle du Parlement, le français n’ayant que valeur de traduction.
Le 21 janvier 1793, le débat sur les langues débute et dure deux jours. Le consensus autour du double usage survient après des discussions animées. Chaque député peut présenter une loi dans la langue de son choix. Une traduction systématique assure que les textes sont disponibles pour tout les élus dès le moment de leur première lecture. Ce compromis dure jusqu’à la fin de l’été 1793, moment où le gouverneur Guy Carleton informe la Chambre du décret royal.[5]

La place des « canadiens »
Les francophones, établis au Canada depuis maintenant 3 ou 4 générations, se définissent comme Canadiens en opposition aux représentants de la France ou des nouveaux conquérants anglais. Et cette fierté « canadienne » est toujours présente en dépit de la conquête !
1789, le début de la Révolution française ; 1793, la France déclare la guerre à l’Angleterre ; 1794, émeutes à Montréal et à Québec dans le sillage des guerres de la Révolution française contre la Grande-Bretagne ; 1796, agitation dans le Bas-Canada. Les victoires françaises réjouissent, ce qui crée de l’agitation dans la population et de l’inquiétude chez les dirigeants britanniques.
Ce sentiment d’appartenance et de différenciation se matérialise avec la création d’un parti politique, le Parti canadien, qui se consolide avec les deuxièmes élections en 1796.
Le parti se donne une politique de réforme constitutionnelle visant à faire élire le Conseil législatif (Sénat) et à rendre le Conseil exécutif (Cabinet) responsable face aux représentants du peuple.
Le Parti canadien poursuit sa consolidation lors des quatrièmes élections, en 1804, qui sont marquées par une campagne électorale très violente.
Le premier numéro du journal Le Canadien, fondé à Québec début novembre 1806 par le chef du Parti canadien, Pierre-Stanislas Bédard, est publié le 22 du même mois. Le journal a pour devise : Fiat justitia ruat caelum (Que le ciel s’écroule, mais que justice soit faite).
Deux ans plus tard, Louis-Joseph Papineau et Denis-Benjamin Viger sont élus et joignent le Parti Canadien. Quelques mois plus tard, les propriétaires du journal et leurs collaborateurs sont démis de leurs fonctions par le gouvernement. Probablement que ça commence à brasser un peu trop, car au printemps 1810, le gouverneur met fin à la publication de Canadien et jette les propriétaires en prison pour sédition !
La population du Bas-Canada était presque quatre fois plus élevée que celle du Haut-Canada, 250 000 vs 71 000. Est-ce une autre des raisons qui poussent le gouverneur Craig à recommander la fusion du Haut et du Bas-Canada au printemps 1810 ?
Quelques faits amusants
1786, fondation de la Brasserie Molson et en 1809, l’Accommodation, le premier bateau à vapeur construit par la Molson arrive à Québec. C’est le premier bateau à vapeur à naviguer sur le fleuve. Il laisse échapper une épaisse fumée noire, mais la durée du voyage est plus facile à prévoir que pour un bateau à voiles ! On a même dû se déplacer de la rive sud pour aller voir cette merveille !!!
[1] 17 avril 1792, contrat mariage Joseph et Françoise, Notaire A.Dumas, BANQ Québec
[2] Registre paroissial St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy, acte d’inhumation de Joseph Samson 29-11-1819
[3] Tiré de Chronologie de l’histoire du Québec (1791 à 1840) — Wikipédia (wikipedia.org)
[4] (Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 3, 1900, p. 245)
[5] https://jemesouviens.biz/21-janvier-1793-debat-sur-les-langues-du-bas-canada/
Laisser un commentaire